Époque
PrécolombienneAvant l'arrivée des espagnols l'actuel territoire salvadorien était
habité par différentes ethnies amérindiennes dont les cultures étaient
influencées par les mayas. Les pipils,
d'origine nahuatl,
occupaient la partie occidentale du territoire alors que les lencas
vivaient dans la partie orientale du futur pays.
A l'arrivée des conquistadors espagnols, le royaume de Cuzcatlan
était la principale entité politique de la région.
La
conquête espagnole, l'époque coloniale et l'indépendanceAprès plusieurs tentatives de conquête par Pedro de Alvarado entre 1524 et 1526, c'est
son frère, Diego de Alvarado, qui installe définitivement la domination
espagnole sur la partie occidentale et centrale du territoire
salvadorien en 1528.
A l'est, la résistance lenca est vaincue en 1537.
En 1535,
le territoire est intégré à la Nouvelle-Espagne, puis à la Capitainerie générale du
Guatemala (ou Royaume de Guatemala) en 1540. Il est
lui-même divisé entre la municipalité (ou Intendance) de San Salvador et la municipalité de Sonsonate.
Comme dans le reste des colonies espagnoles, une politique
d'évangélisation des populations amérindiennes est menée. En 1540, le
système d'encomiendas est abandonné et l'esclavage des
indiens aboli. La région est d'abord productrice de cacao avant
de se spécialiser dans l'indigo au XVII
e siècle.
Le « Premier cri de l'indépendance » d'Amérique centrale est clamé à San Salvador en 1811. La ville
connaît plusieurs autres soulèvements les années suivantes mais le
Royaume de Guatemala déclare définitivement son indépendance le 15 septembre 1821.
La
République fédérale d'Amérique centraleEn 1814,
les différentes municipalités d'Amérique centrale votent l'annexion de la
région à l'Empire mexicain à
l'exception de San Salvador. Le temps que des
troupes mexicaines viennent soumettre San Salvador à la nouvelle
domination, l'Empire s'effondre et les Provinces unies d'Amérique
centrale proclament leurs indépendances vis-à-vis de toute
domination étrangère en 1823.
En 1824,
la municipalité de Sonsonate et l'Intendance de San Salvador s'unissent pour former
l'État d'El Salvador, membre de la République fédérale d'Amérique
centrale. Le Salvador participe alors activement aux différents combats
entre conservateurs et libéraux qui mèneront à la fin de la fédération.
En 1841,
l'assemblée constituante proclame la séparation du Salvador de la
République fédérale et la création de la République indépendante et
souveraine d'El Salvador.
Les débuts de la
République du Salvador Les luttes entre conservateurs et libéraux continuent jusqu'au début
du XX
e siècle, c'est une période de guerre civile
et de guerre contre les autres pays centre-américains quasi-permanente.
Cependant, le pays s'unit à ces voisins pour défendre l'intégrité de l'Amérique centrale contre William Walker.
Avec l'introduction du café dans
le pays dans les années
1860, une « république caféière » s'installe favorisant les
intérêts des propriétaire terriens et de l'oligarchie
surnommée les « 14 familles ».
L'autoritarisme
militaireEn 1931,
le général Maximiliano Hernández Martínez arrive au pouvoir après un
coup d'État. Suite à la crise
de 1929, le prix du café chute et une révolte paysanne éclate dans
l'ouest du Salvador en 1932. Martínez réprime ce soulèvement qu'il considère
comme « révolution bolchévique » et entre 7 000 et 30 000 paysans
indiens sont tués ainsi que le leader communiste
Farabundo Martí.
Martínez mène d'abord une politique fascisante, il se rapproche de l'Allemagne
nazie, mais les pressions américaines l'obligent à rompre ses
contacts avec Hitler et à libéraliser le pays. Il abandonne
le pouvoir en 1944
suite à une grève générale pacifiste. Se suivent ensuite différents
gouvernements militaires anticommunistes.
Un bref conflit éclate entre le Salvador et le Honduras
en juillet 1969
après que des rencontres de football
exacerbent les tensions entre ces deux pays (voir Guerre de Cent Heures, également appelée « Guerre du
football »).
A la fin des années 1970, les violences entre groupes
paramilitaires d'extrême-droite, les groupes armés d'extrême-gauche et
l'armée s'accentuèrent. Le gouvernement militaire en place est renversé
en 1979 et
la Junte Révolutionnaire Gouvernementale (composée de militaires
progressistes et de civils démocrate-chrétiens et, au début, de gauche)
prend le pouvoir pour poursuivre une politique centriste.
L'extrême-droite, l'extrême-gauche et l'oligarchie refusent cette
politique et les violences se poursuivent.
Le 10 octobre 1980, les groupes armés d'extrême-gauche s'unissent
sous le nom de Frente Farabundo
Martí de Liberación Nacional (FMLN).
La guerre civileLe Salvador fut le théâtre d'une guerre
civile sanglante (plus de 100 000 morts) pendant 12 ans, de 1980 à 1992, entre l'extrême droite représentée par l'Alianza Republicana
Nacionalista (ARENA) et la guérilla marxiste
du Frente Farabundo
Martí de Liberación Nacional. Pour soutenir la junte militaire en
place, les États-Unis se sont engagés au côté de l'armée
salvadorienne. En 1989, les jésuites de l'Universidad Centroamericana "José Simeón
Cañas"
(en) sont massacrés. Ce nouveau massacre
conduit à mettre la pression sur le gouvernement pour engager les
négociations. En 1992, les différents protagonistes de la guerre civile
signent les accords de paix de Chapultepec qui mettent effectivement fin
à la guerre.
En juillet 2002,
un tribunal de Miami reconnut coupables José Guillermo García et
Carlos Eugenio Vides Casanova, deux anciens ministres de la défense
responsables des tortures menées par les escadrons de la mort durant les
années 1980. Les victimes avaient en effet fait usage d'une
loi américaine qui permettait de telles poursuites. Les deux anciens
dirigeants furent condamnés à payer 54,6 millions de dollars aux
victimes.
PolitiqueLe Salvador est une république
parlementaire.
La constitution en vigueur date de 1983, elle
définit le pays comme une république démocratique et représentative.
Le pouvoir exécutif est représenté par le président
de la République, le vice-président et son cabinet. Le président et le
vice-président sont élus pour un mandat non renouvelable de 5 ans à la
majorité absolue. Un deuxième tour est organisé lorsqu'aucun candidat
n'a recueilli plus de 50 % des voix.
Le pouvoir législatif est détenu par le parlement (Assemblée
Législative d'El Salvador) composée d'une seule chambre de 84 députés
élus par circonscription pour un mandat de 3 ans.
Le pouvoir judiciaire est contrôlé par la Cour Suprême de Justice
constituée de 15 magistrats. Son indépendance est assurée par la
constitution.
Les accords de paix de 1992 ont créé la Police Nationale Civile, la Procuratie
pour la Défense des Droits de l'Homme et le Tribunal Suprême Électoral
et supprimé les « corps de sécurité » formés pour combattre les
guérillas pendant la guerre, comme la Garde Nationale. Ils ont autorisé
la formation en parti politique légal l'ex-opposition armée de gauche,
dont le FMLN. Le rôle
de l'armée a été redéfini pour la défense de la souveraineté et de
l'intégrité du territoire national.
Le débat politique tourne autour du parti conservateur Alianza Republicana
Nacionalista (ARENA) et du parti de gauche Frente Farabundo
Martí de Liberación Nacional (FMLN, divisé entre socialistes
révolutionnaires et social-démocrates). Les deux autres partis
historiques sont le conservateur Partido
de Conciliación Nacional (PCN) et le démocrate-chrétien Partido Demócrata
Cristiano (PDC) mais ne jouent plus aujourd'hui qu'un rôle marginal.
Le 15 mars 2009, le
candidat du FMLN Mauricio Funes (ancien correspondant de CNN en espagnol) est élu président du Salvador avec 51%
des voix, mettant ainsi à terme à vingt ans d'hégémonie de l'ARENA
[1].
ARENA détient le plus
grand nombre de députés (34), devant le FMLN (32) et
le PCN (10). Il y a eu de nouvelles élections début 2009, dans la
nouvelle chambre qui siègera en mai 2009, le FMLN a le plus grand nombre
de députés mais pas la majorité absolue. Le FMLN détient
le plus grand nombre de députés (35), devant ARENA (32), le PCN (10),
le PDC (5) et le CD (1)
[2].
Le Salvador envoie 20 députés au Parlement Centraméricain (Parlacen)
et des députés au Parlement Latino-américain (Parlatino). A noter que
l'ancienne première dame de la république d'El Salvador, Anna Ligia
Mixco Sol de Saca, a reçu le 12 juin 2008 en France la
distinction du Grand Prix Humanitaire de
France par Albert de Smet,
délégué du Grand Prix Humanitaire de France pour la Belgique,
son parrain et de Jean Polles, président: étant secrétaire national de
la famille pour ses œuvres humanitaires.
Le 1
er juin 2009,
immédiatement après la réélection du président Mauricio Funes, le Salvador renoue ses relations
internationales avec Cuba. Le Salvador est le dernier pays d'Amérique centrale à reprendre le dialogue
avec Cub
SubdivisionsLe pays est divisé en trois zones (occidentale, centrale et
orientale), 14 départements, 39 districts et 262 municipalités.
Chaque département est dirigé par un gouverneur représentant le
pouvoir exécutif et nommé par le Président de la République.
Les municipalités sont dirigées par un conseil municipal élu pour
trois ans par les électeurs inscrits sur les listes électorales de la
circonscription.
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Zone occidentale Ahuachapán Santa Ana Sonsonate | Zone orientale Usulután San Miguel Morazán La Unión | Zone centrale La Libertad Chalatenango Cuscatlán San Salvador La Paz Cabañas San Vicente |
GéographieLe Salvador est le plus petit pays d'Amérique centrale, et le seul à ne pas
avoir de façade maritime sur la mer des Caraïbes.
Le pays est bordé au sud par l'océan Pacifique, à l'ouest par le Guatemala
(203 km de frontière), au nord et à l'est par le Honduras
(342 km de frontière). Au sud-est du pays se trouve le golfe de Fonseca qui le sépare du Nicaragua.
Le Salvador possède trois des îles situées dans ce golfe.
ReliefOn peut découper le territoire en quatre grandes parties (du nord au
sud) :
- La Sierra Madre : une chaîne de montagne longeant la frontière du Honduras,
elle abrite le point culminant du pays (El Pital à 2 730
m).
- La Meseta central : un plateau central large d'une cinquantaine de
kilomètres, il accueille une grande partie de la population et les plus
grandes villes du pays.
- Une chaîne volcanique : 20 volcans divisés en cinq groupes sont
situés sur le territoire salvadorien. Le plus haut, le Santa Ana (ou Ilamatepec), culmine à 2 381 m. L'Izalco, formé en 1770, est l'un
des plus récents du continent américain.
- La plaine côtière : coincée entre les versants des volcans et le
Pacifique, elle mesure au maximum 22 kilomètres de large.
Vue de la Sierra Madre
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Vue sur la Meseta central
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Dans la chaîne volcanique: l'Izalco
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Plaine côtière
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Lacs et
rivièresLe Salvador abrite trois grands lacs naturels : le lac
Ilopango et le lac de Coatepeque occupant tous deux une caldeira,
et le lac de Güija que le pays partage avec le Guatemala.
Le lac Cerron
Grande est un lac artificiel formé après la construction d'un
barrage sur le fleuve Lempa. Le pays possède aussi une multitude de petits
lacs, en particulier au fond des cratères, dont le plus grand est la laguna de
Olomega.
Le Lempa
est le plus long fleuve du Salvador et d'Amérique centrale. Après avoir traversé le
Guatemala
et le Honduras,
il vient se jeter sur la côte Pacifique du Salvador après un parcours
de 320 km (dont 260 au
Salvador). Il existe plus de 400 autres cours d'eau sur le territoire.
Climat Le Salvador se trouve dans la zone climatique tropicale et connaît des
variations de température faibles. Le mois de décembre est le plus froid
(23,8 °C), et le mois d'avril le plus chaud (32 °C) pour une
température moyenne de 24 °C. La saison humide débute en mai pour se
terminer en octobre. Le pays est régulièrement touché par des ouragans
venant des Caraïbes entre juin et novembre.
Infrastructures
La route panaméricaine traverse le pays
d'ouest en est et connecte la capitale avec le Guatemala
et le Honduras.
Le second axe routier longe le littoral et le troisième joint la
capitale à la frontière nord (par le département de Chalatenango)
et à la côte caraïbe du Honduras.
Il n'y a plus de transport ferroviaire pour voyageurs mais il existe
un réseau ferroviaire pour les marchandises connectant les zones de
productions aux ports salvadoriens et au port guatemaltèque de Puerto Barrios sur la côte caraïbe.
Les ports d'Acajutla et de La Unión
sont les deux plus grands ports de commerce du pays. Depuis peu le port
d'Acajutla
accueille des bateaux de croisière.
Le pays est desservi par l'aéroport international
de San Salvador, (code AITA :
SAL • code OACI :
MSLP), situé à 50km au sud de la capitale.
EducationL'enseignement primaire est obligatoire et dure 9 ans
[3].
La majorité des enfants âgés 16 et 17 n'a pas accès à l'enseignement
secondaire
[4].
Il y a plusieurs universités.
SantéL'espérance de vie est d'environ 67 ans pour les garçons et de 75 pour
les filles
[5].
L'espérance de vie en bonne santé féminine est de 62 ans et celle
masculine de 57 ans (en 2003)
[6].
Les dépenses pour la santé sont de 7% du PIB (en 2006)
[7].
ÉconomieLe Salvador a adopté le dollar américain comme monnaie en 2001 à la
place du colón.
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Le Salvador
compte 6,59 millions d'habitants dont 1,7 million dans la capitale et
42% dans les zones rurales (2004). C'est le pays d'Amérique
continentale le plus densément peuplé.
Plus de 3 millions de Salvadoriens vivraient en dehors du Salvador en
2004. Il existe une forte diaspora salvadorienne aux États-Unis
(Californie,
Houston,
Washington et Chicago
principalement) de plus d'un million de personnes ainsi que des
communautés importantes de salvadoriens au Canada, en
Italie,
en Suède
et en Australie.
90% des Salvadoriens sont métis (européens et indigènes), 9% blancs
et 1% amérindiens. Après le massacre indien de 1933, les indiens pipils et lencas se
sont très rapidement intégrés au reste de la société salvadorienne pour
éviter tout nouveau massacre, ceci explique la part importante des
métisses dans la population. Les blancs sont principalement constitués
de descendants européens (espagnols surtout, mais aussi italiens,
français allemands et suisses) ainsi qu'une petite communauté de
« chrétiens palestiniens » (terme générique qui regroupe des descendants
de palestiniens, de syriens, de libanais et de turcs) ayant une
importance économique et politique forte. Le président de la république
actuel, Tony Saca, et son ancien adversaire aux
élections, Schafik Handal, sont eux-mêmes des
descendants de palestiniens de Bethléem.
On peut noter que le Salvador est le seul pays d'Amérique centrale n'ayant pas de groupe
ethnique d'origine africaine marquée car, n'ayant accès aux côtes
caribéennes, le pays n'a pas participé à la traite des noirs et à
l'arrivée des garifunas.
Durant la dictature fascisante du Général Maximiliano
Hernandez Martinez dans les années 1930, des lois interdisant
l'entrée sur le territoire national de personnes de « race » noire,
arabe ou gitane furent appliquées.
La religion catholique est la principale religion (86%) même si la
religion protestante progresse très vite (environ un million de
protestants en 1992).
En 2000, l'espérance de vie était 69,7 ans (66,14 pour les hommes et
73,52 pour les femmes). Le taux de fertilité est de 3,38 enfants par
femmes (2000). Le taux d'émigration est de 4,02 par 1000 habitants
(2000).
L'espagnol
est parlée par tous les habitants, cependant une petite minorité
d'indiens continuent encore à parler le nahuatl
et le lenca.